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Cohabiter ?



Vivre ensemble...

Habiter ensemble...

Vivre dans la même demeure...

Vivre dans le même immeuble....

Vivre sous le même toit...

Vivre en harmonie avec les autres...

Vivre avec l'autre...

Cohabiter avec le vivant...



Ci-après les citations qui ont fait l'objet des réflexions philosophiques des participants à la réunion Trobienphilo sur zoom le 10 avril 2023.


Habiter ne va pas sans cohabiter, et à fortiori avec ses propres voisins. La cohabitation peut être une source d’obligations, mais aussi de solidarité : elle s’organise autour des défenses collectives, de l’aide et du soutien, des services rendus.

La cohabitation implique le partage des espaces de vie, des espaces d’articulation et des espaces publics : c’est le fait de « voisiner », c’est-à-dire mettre en scène et confronter les différentes cultures de l’habiter entre des personnes ou des familles de provenances sociales et culturelles diverses, qui n’ont pas choisi d’être ensemble ni de se fréquenter, tout en trouvant une grande proximité physique.

Nadège Leroux, architecte

Qu'est-ce qu'habiter ? (article publié en 2008)



Selon Bernard Haumont: Cohabiter, c’est coproduire et négocier des temps et des usages dans lesquels nous pouvons affirmer notre identité, sa pratique et sa représentation.

Bernard Haumont, sociologue

La Société des voisins (Éd. de la Maison des sciences de l'homme; 2005)



La cohabitation culturelle ?


Cohabiter implique l’acceptation des règles de vie communes : c’est par le respect des règles et l’acceptation des contraintes que l’adaptation à un système sociétal est possible.

La mondialisation, au lieu de faire disparaître les particularismes, suscite au contraire des revendications identitaires, posant directement la question de la cohabitation culturelle.

La cohabitation culturelle est une obligation et un apprentissage au risque de vivre dans un monde en conflit. Il s’agit d’apprendre à respecter l’Autre avec ses différences, ou malgré ses différences, bref à gérer l’altérité.

Si les techniques et les messages sont mondiaux, les cultures, elles, ne le sont pas : il y a un décalage irréductible entre la diversité culturelle et le caractère mondial des outils numériques.


La cohabitation culturelle, Joanna Nowicki

(professeure en sciences de l’information et de la communication)


Bien qu’il soit globalisé d’un point de vue économique et financier, le monde peut succomber aux communautarismes politiques, religieux et culturels. Et la technique ne peut pas grand-chose contre les violences identitaires.

C'est au XXe siècle qu'a été niée l'idée d'une nature humaine universelle : l'Homme est essentiellement un être culturel. Il n'y a plus une culture occidentale universelle en face de barbares et de sauvages mais des centaines de cultures spécifiques qui ont chacune leurs valeurs propres.

Mais le XXe siècle est aussi le siècle de la mondialisation qui a mis en contact toutes les cultures et permis les migrations de masses. Se pose alors le problème de la confrontation des cultures, de leur cohabitation.

Si les techniques et les messages sont mondiaux, les cultures, elles, ne le sont pas : il y a un décalage irréductible entre la diversité culturelle et le caractère mondial des outils numériques. Bien qu’il soit globalisé d’un point de vue économique et financier, le monde peut succomber aux communautarismes politiques, religieux et culturels. Et la technique ne peut pas grand-chose contre les violences identitaires.

L’exemple de l’Europe prouve que seule la politique peut éviter cette dérive. Avec vingt-quatre langues officielles, vingt-huit pays, 500 millions d’habitants d’accord sur rien, l’Europe est le royaume de l’incommunication, un espace où tout le monde se parle sans forcément se comprendre. Et pourtant, ça marche ! malgré l’annonce systématique de son échec.

Dominique Wolton

sociologue français et directeur de recherche au CNRS


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